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» Lun 10 Sep 2018 - 23:25    
 




PRESQUE BLANCHE

La fête battait son plein. Le jour tombait sur les Pyrennées et les vitraux de la salle de réception irradiaient la lumière orangée du soleil couchant. Une couleur presque trop vive, incendiaire; le verre ouvragé semblait être entré en combustion. L'été était là, enfin, et ce soir-là, la scolarité de Rosalind prenait fin.

Pour ce dernier bal de l'année, l'Académie Beauxbâtons avait fait les choses en grand. Fawley avait du le reconnaître: les Sorciers français avaient un sens de la fête et du grandiose qui rendait les soirées dansantes de Poudlard bien pâlichonnes en comparaison. Le haut plafond de la grande salle avait été entièrement tapissé de fleurs qui retombaient en guirlande, allant jusqu'à frôler la tête des élèves évoluant gracieusement sur la piste de danse. Le dîner avait été copieux et succulent, exceptionnellement accompagné de vin rouge. Ce dernier était supposément réservé au personnel ainsi qu'aux étudiants majeurs. Mais en voyant deux toutes jeunes filles glousser à qui mieux mieux derrière un des piliers, le visage enflammé, Rosalind se dit que la surveillance des chaperons avait été bien légère.

Elle-même avait eu bien plus que sa part de vins de Loire et autres Bordeaux. Elle se sentait... à côté. À côté de cette fête dont elle admirait la splendeur sans pouvoir vraiment y participer. Un peu à l'image de toute cette année passée au sein de l'école française où elle n'avait pas vraiment cherché à se lier d'amitié avec ses nouveaux camarades, suivant simplement les cours avec un manque d'enthousiasme visible.

En marge des danseurs, la jeune fille observait d'un air blasé les festivités. Elle eut un rictus de mépris quand elle repéra Charlotte Fermand entourée de sa cour de suivantes. La reine des abeilles toujours suivie par ses blondes et pâles copies. Belle comme l'ange qu'elle n'était pas, toujours tirée à quatre épingles, élève aussi brillante qu'elle était mesquine... Fermand avait immédiatement déclenché une irrépressible aversion chez Rosalind. Peut-être le seul sentiment puissant qu'elle avait été capable d'éprouver cette année-là. Charlotte le lui avait d'ailleurs bien rendu, ne manquant jamais une occasion de rabaisser Rosalind, toujours assez subtilement pour que ses attaques mesquines ne puissent être reprises par les enseignants. Et toujours avec cet air angélique qui caractérisait cette fille passée maîtresse dans l'art de jouer les pestes. Une véritable plaie.

"Au moins, je n'aurais plus à fréquenter cette bêcheuse", pensa Rosalind en sirotant une gorgée de vin. Soudain lasse de l'excitation ambiante, la rouquine posa son verre vide et décida l'aller prendre l'air. Une dernière fois, elle voulait se promener dans l'extraordinaire jardin de l'Académie. Un parc magnifique, à la française, inspiré du jardin du Château de Versailles lui avait-on dit.

L'air frais lui fit du bien, et elle frissonna dans sa robe fluide. Un peu ivre, elle évolua dans le jardin, inspirant les odeurs des fleurs qui avaient éclos ça et là dans les parterres aux formes géométriques. Derrière une haie, elle entendit de grands éclats de rire. Curieuse, elle s'avança pour découvrir une bande de garçons, les uns assis sur un banc de pierre, les autres debout. Ils se passaient une bouteille et, de ce que Rosalind pouvait distinguer, il ne s'agissait pas de vin. Les rires des jeunes hommes se turent quand ils la virent s'approcher.

- Salut Fawley, lâcha l'un d'eux, cendrant sa cigarette sur le sol.

- Salut, répondit-elle, impassible.

- Do you want some?
, demanda un Sorcier brun avec un sourire charmeur, en lui tendant la bouteille.

- Je parle français tu sais, répondit Rosalind, narquoise.

Elle s'empara du flacon et en but une grande lampée. C'était un alcool fort, bien plus fort que ce qu'elle avait pu boire auparavant. De la liqueur peut-être?

- Doucement Fawley, c'est de l'absinthe! On voudrait pas que notre jolie camarade anglaise se rende malade pour son dernier jour! Assieds toi, viens, reprit le brun en poussant un de ses comparses du banc.

Les garçons pouffèrent. Un peu sonnée, la jeune fille passa la bouteille à un des autres étudiants, et se laissa choir sur le banc. Elle rejeta la tête en arrière, sans plus prêter attention aux conversations qui avaient reprises, laissant ses boucles dévaler le long de son dos. La lune se levait.

- Hé les gars! appela soudain une voix masculine par dessus la haie. Maxime est sur le point de porter un toast! Ça promet, elle tient à peine sur ses jambes!

Les étudiants éclatèrent de rire et se levèrent, jetant leurs cigarettes au sol.

- Tu viens Julien? Le dernier discours éthylique de Maxime, tu veux pas rater ça quand même?!

- Allez-y sans moi, répondit le Sorcier brun assis près de Rosalind. Je vais rester un peu avec Fawley. Avec l'absinthe, c'est plus sûr...

Non sans quelques ricanements, la petite bande se dirigea vers la salle de réception, laissant Julien et Rosalind seuls sur le banc. Leurs rires s'évanouirent bientôt et on n'entendit plus que le silence. La musique aussi s'était tue, probablement à la demande de la directrice, le temps de son allocution.

La jeune Fawley se tourna vers son voisin. Julien Delpré. Un beau visage, un corps d'athlète et qui sortait avec cette pimbêche de Fermand. En un an, elle lui avait à peine adressé quelques mots, mais elle l'avait observé, lui et Charlotte. Elle voyait bien ce que la blonde Sorcière lui trouvait, même si, de ce qu'elle avait pu constater, Delpré semblait bien moins futé que sa peste d'amoureuse.

- Tu passes une bonne soirée Rosalind?


Surprise, la rouquine haussa les sourcils. Personne ici ne l'avait jamais appelée par son prénom. Et l'accent avec lequel Julien l'avait prononcé la fit sourire.

- Pas trop mal
, mentit-elle, les voyelles s'étirant sous l'effet de l'absinthe. Et toi?

- C'était déjà bien, mais depuis quelques minutes c'est encore mieux...

La lueur de séduction qu'elle perçut dans les yeux de Julien la fit retenir son souffle. Son approche avait été banale, presque plate, mais elle n'en avait cure. L'occasion était trop belle. Delpré n'avait pourtant pas la réputation d'être un coureur. En même temps avec une harpie comme Charlotte, il en avait tout intérêt. Peut-être était-ce le vin, la chaleur de cette soirée... Après tout, peu importait à Fawley. Elle avait enfin une occasion de se venger de Fermand. Elle avait envie de jouer.

- Ah bon? Pourquoi?, demanda-t-elle avec un sourire.

Le Sorcier ne répondit pas et glissa sur le banc, réduisant la distance qui les séparait, les yeux fixés sur les lèvres de Rosalind. Maladroitement, il saisit une des boucles rousses de l'anglaise, la froissant entre ses doigts.

- Tu es magnifique quand tu souris, souffla-t-il, l'haleine chargée d'alcool.

Immobile, la jeune fille humecta ses lèvres, laissant les doigts du Sorcier se mêler à ses cheveux et dégager sa nuque. Du bout de ses doigts, Julien effleura son cou, puis descendit le long de son dos. Un frisson parcourut Rosalind. La main de Delpré avait saisi la taille de la jeune fille, et il l'attira doucement vers lui. Leurs visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre et aucun des deux n'avait détourné le regard. Ce fut Rosalind qui franchit l'ultime distance qui séparaient leurs lèvres. En gémissant, Julien répondit à son baiser, mêlant sa langue à celle de la Sorcière, serrant son corps mince contre le sien.

Les yeux fermés, se pressant langoureusement contre le garçon, Rosalind se dit que, si il ne brillait pas par sa subtilité, au moins Julien embrassait bien. Ses mains empoignèrent le corps du Français, attrapant sa nuque, comme pour coller davantage ses lèvres contre les siennes. Les minces bretelles qui retenaient sa robe avaient depuis longtemps filé le long de ses épaules quand leurs bouches se séparèrent. Haletants, les deux Sorciers se regardèrent, fiévreux l'un et l'autre. Puis, dans un mouvement soudain, Julien souleva la jeune fille et l'assit sur ses genoux, pressant son torse contre son dos, enfouissant son visage dans sa foisonnante chevelure. Rosalind sentait le souffle chaud du garçon sur ses épaules nues, et, de plaisir, elle soupira quand il lui lécha le cou. Les mains du jeune homme avaient fait glisser le fluide tissu qui recouvrait sa blanche poitrine et, incertain, il lui saisit le sein.

- Je peux? murmura-t-il en sentant Fawley se raidir.

Jamais Rosalind n'était allée aussi loin. De fait en terme de garçons, elle n'en avait jamais embrassé qu'un seul. Un unique baiser qui lui avait laissé un souvenir brûlant. Mais qui appartenait au passé. Muette, elle acquiesça, s'abandonnant à cette sensation nouvelle. Elle n'aurait jamais imaginé que ça se passerait comme ça. Une chaleur presque insoutenable s'était emparée de son corps; des pulsations de désir émanant de son bas-ventre voyageaient le long de son système nerveux. Elle se sentait bien, délicieusement bien. Et sans avoir jamais appris, elle savait quoi faire, comment le faire.

Elle laissa Julien lui caresser le torse, explorer la peau fine de ses seins et le velouté de son ventre. La tête renversée contre l'épaule du garçon, elle remonta sa robe jusqu'au sommet de ses cuisses et, plaquant sa main sur celle de Delpré, elle fit glisser cette dernière jusqu'à son entrejambe. Elle gémit quand elle sentit les doigts du Sorcier s'insinuer sous ses dessous.

- Ça... C'est bon comme ça?

Pour toute réponse, Rosalind se cambra et embrassa le Français. Elle voulait plus, bien plus. Interrompant ses caresses, elle lui fit face, s'asseyant à califourchon sur ses genoux et pressant son bassin contre le sien. Il faisait nuit à présent, et la musique avait repris depuis un moment déjà dans la salle de réception. Les lèvres entrouvertes, la poitrine dénudée, elle déboutonna le jean du garçon.

Fasciné, et le souffle court Julien la regardait. Il avait soudain l'air beaucoup plus jeune.

- Tu es sûre? Je n'ai jamais... Avec Charlotte on a pas...

- Moi non plus
, assura-t-elle avant de lui déposer un baiser dans le cou. Tu ne veux plus?

- Si.

Le front collé contre celui du jeune homme, Rosalind retint un cri quand leurs deux corps s'emboitèrent. Julien l'enserra, collant son visage contre sa gorge. Les yeux mi-clos, la jeune fille se laissa porter par le mouvement de leurs bassins. Le plaisir était comme une vague qui montait doucement, un peu plus loin, un peu plus fort à chaque coup. Puis dans un râle, le garçon se crispa soudain, et ce fut fini.

Ils restèrent enlacés quelques instants, la respiration saccadée. L'aiguillon du désir toujours bien présent, Rosalind se dégagea de l'étreinte et posa son regard sur le visage du jeune homme. Ses cheveux bruns collés au front, les yeux fermés, les lèvres humides... Il avait l'air d'un noyé. Avec un soupir, il ouvrit les yeux et la regarda.

Fawley se leva et replaça les bretelles de sa robe, laissant le tissu argenté tomber et recouvrir ses jambes. Avec adresse, elle remit de l'ordre dans ses boucles rousses.

Embarassé, Julien se racla la gorge et doucement, il saisit le poignet de la Sorcière.

- Rosalind... Est-ce qu'on peut garder ça entre nous? Par rapport à Charlotte je veux dire.

Amusée par ce scrupule aussi soudain que cavalier, la rouquine se tourna vers le jeune homme avec un sourire équivoque.

- Je te promets d'y réfléchir en tous cas, répondit-elle, légère, avant de repartir en direction de la fête, laissant là son tout premier amant.

Tout en s'éloignant, elle leva le nez vers le ciel. La nuit était claire et la voie lactée se dessinait, fumée blanche peinte au firmament. Pas vraiment blanche d'ailleurs. Presque blanche. Rosalind laissa échapper un petit rire. Donc c'était ça. C'était comme ça l'amour. Elle n'était pas déçue. Elle sentait qu'elle n'avait eu qu'un simple aperçu de ce qu'elle serait amenée à découvrir. Et pour la toute première fois, ce fut avec un sourire radieux qu'elle entra dans la grande salle de Beauxbâtons.

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